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Jérôme Colombain : Si vous possédez un site web personnel, professionnel, ça va vous intéresser ce dont nous allons parler tout de suite.
François Sorel : Internet 2000, Jérôme.
Jérôme Colombain : J'adore ce nom.
François Sorel : Je sais. J'adore ce nom.
François Sorel : Je sais que ça vous plaît. Et ça fait plaisir à Moly RicheZ qui est avec nous, qui est notre invitée. Bonjour, bonsoir Moly.
Moly Richez : Bonsoir.
François Sorel : Vous êtes la cofondatrice d'Internet 2000. On vous posera la question du nom tout à l'heure, parce que franchement, vous ne passez pas à côté. Mais expliquez-nous ce que vous faites. Qu'est-ce que c'est qu'Internet 2000 ?
Moly Richez : Internet 2000, c'est un studio web spécialisé dans l'éco-conception. Donc concrètement, on fait des sites internet éco-conçus, et on les conçoit et on les développe.
Jérôme Colombain : Qu'est-ce que c'est qu'un site internet éco-conçu par rapport à un site internet normal, pas éco-conçu ?
Moly Richez : Un site internet éco-conçu, pour l'utilisateur, c'est la même chose, mais pour la planète, c'est différent puisque l'empreinte carbone est drastiquement réduite.
Jérôme Colombain : Eh oui, parce que les sites internet, eh bien, ça pollue. Moi j'ai fait le test, il y a un site web qui permet de mesurer l'empreinte carbone, n'importe quel site, et je suis allé vérifier des sites que moi j'administre, j'ai dit oh là là là là là! Et alors c'était pas joli joli. C'était pas joli joli. Mais pourquoi est-ce qu'un site ça pollue?
Moly Richez : Alors pourquoi, déjà pour se rendre compte un petit peu de la pollution du digital, si Internet était un pays, ce serait le troisième plus gros consommateur d'électricité au monde. Et en termes d'émissions de CO2, le sixième plus gros pollueur. Donc il y a du boulot. Et du point de vue des entreprises, il y a maintenant pas mal d'entreprises qui font des audits RSE et qui se font un petit peu épingler, y compris sur leur communication digitale, sur l'impact de leur communication digitale. Donc, ces deux facteurs mis bois bout pour nous, en fait, ça nous a vraiment donné l'idée de se spécialiser là-dedans et d'arrêter complètement de faire des sites de façon classique.
Jérôme Colombain : Mais c'est quoi justement? Pourquoi il y en a qui polluent plus que d'autres?
Moly Richez : Alors il y a plusieurs facteurs dans la pollution dans ce site internet. Il y a déjà l'hébergement. Là où le site est hébergé, est-ce que l'hébergement consomme des énergies polluantes ou pas? Ensuite il y a l'activité sur ce serveur. Est-ce qu'il y a beaucoup d'activités qui chauffent ou pas? Ensuite, il y a le flux de données, le poids des fichiers qui passent par les tuyaux d'Internet. Donc plus il y a d'utilisateurs, plus ça pollue? Oui, mais plus les... Multiplié par le nombre d'utilisateurs, le poids des données, en fait, a transité, ça consomme beaucoup d'énergie. Et ensuite, il y a ce qui se passe chez l'utilisateur, sur l'ordinateur ou le mobile de l'utilisateur. Donc comment on fait, nous? On a au cœur de nos techno la techno "statique". Alors, ça ne veut pas dire que ça ne bouge pas. Ça veut dire que déjà, ça allège drastiquement le flux des données, puisque ça revient un peu aux origines de ce qu'on faisait sur Internet. C'est un fichier HTML, CSS, éventuellement un peu de JavaScript, et toutes les données au même endroit. Moins de code, plus propre.
Jérôme Colombain : Donc une page moins lourde aussi.
Moly Richez : Donc une page moins lourde. Et aussi, la techno "statique" est très particulière parce qu'elle génère la page une fois pour toutes sur le serveur. Au lieu de classiquement, maintenant, générer la page à chaque vue d'utilisateur. Donc on regarde un site, à chaque vue, à chaque changement de page, on charge, la page est générée juste pour l'utilisateur, on refabrique la page petit bout par petit bout, pour un utilisateur, donc c'est un peu la paille jetable contre la paille...
François Sorel : Est-ce que c'est pas aussi pour des nécessités commerciales avec de la publicité? Alors... Je veux dire des serveurs qui doivent se connecter parce qu'il y a des...
Moly Richez : Exactement, exemple un gros site avec beaucoup de contenu, beaucoup...
François Sorel : Et puis il y a les cookies aussi, la pub de Jérôme va pas être forcément la même que moi.
Moly Richez : Et bien, quand bien même, on rechargerait la page toutes les 5 secondes sur un gros site, on la régénérerait, et bien ça fait toujours beaucoup moins pour un site qui a beaucoup, beaucoup de vues que pour chaque utilisateur. Donc en fait, nous, notre cœur de métier, c'est surtout les sites vitrines, moyens, gros. On a aussi quelques sites commerciaux.
François Sorel : Les sites corporate?
Moly Richez : Oui, les sites corporate, institutionnels, alors là, c'est vraiment…
François Sorel : Oui, qui sont peut-être moins énergivores que certains sites de e-commerce.
Moly Richez : Et pourtant, qui sont construits pareil pour l'instant, avec la même technologie.
François Sorel : Oui, ils sont moins dépendants de la pub, on va dire.
Moly Richez : Exactement, mais ça peut contenir en même temps de la pub. Enfin, après, c'est des trucs un peu plus techniques, mais effectivement, on peut aussi brancher, on peut alléger un site pour toute la partie qui ne bouge pas, et ensuite, simplement, dynamique sur la partie qui est la lettre.
Jérôme Colombain : Vous avez des process pour alléger et également mesurer?
Moly Richez : Voilà, alors oui, déjà pour continuer d'alléger, on met aussi en oeuvre tout un tas de bonnes pratiques écoresponsable, comme l'optimisation des formats d'image, donc on n'utilise plus des JPEG, des PNG, on utilise des WP, des SVG pour être un peu plus technique.
Jérôme Colombain : C'est abominable, on ne peut pas les copier :) Côté utilisateur.
Moly Richez : Et surtout, ils pèsent beaucoup moins l'eau pour un rendu visuel exactement identique. Et il y a tout un tas aussi de bonnes pratiques. Pour les mesurer, pour l'instant, il n'y a pas de gros leaders sur cette mesure, pas comme le Google Page Speed Insight qui calcule la rapidité des données. Là, il y a plusieurs sites qui mesurent effectivement les émissions de CO2, qui sont indépendants de nous. Nous, on a des bonnes notes partout, donc on est tranquille, mais ils ne mesurent pas exactement tous la même chose. Il y en a qui mesurent surtout les bonnes pratiques, d'autres qui mesurent plus...
Jérôme Colombain : C'est "touchy", parce qu'il y a eu tellement de fausses informations à ce sujet, sur le poids du numérique, il y a parfois des idées fausses qui circulent, histoire de vider vos mails etc, alors qu'on sait que ça sert à rien.
Moly Richez : Voilà mais là quand même c'est assez facile de voir le poids des données multipliées par le nombre d'utilisateurs sur un site.
Moly pourquoi internet 2000 pour terminer?
François Sorel : Alors parce qu'on utilise des techno rétro futuristes. En fait donc comme notre logo aussi rétro futuriste parce que parce qu'en fait on revient au statique mais on lui ajoute des technos hyper modernes.
Jérôme Colombain : C'est génial, vous nous faites replonger, on dirait un titre d'une société, d'une droguerie dans les années 90.
Moly Richez : Voilà, mais ça c'est un peu Ski 2000, la Tour 2000 à la Défense...
François Sorel : Optique 2000. Merci beaucoup Moly, merci d'être passée par le plateau de Tech Hebdo, co-fondatrice d'Internet 2000, pour terminer ce Tech Hebdo qui lui, est bien ancré dans son époque en 2022, Jérôme. Oui on essaie de polluer le moins possible en plus. Merci de nous avoir suivi et on se retrouve bien entendu la semaine prochaine.
François Sorel est journaliste et animateur, spécialisé dans l'actualité numérique et technologique, présent sur RMC, BFM Business et Tech & Co.
Jérôme Colombain est journaliste spécialiste des technologies. Il intervient au sein de la rédaction de France Info2, et a co-fondé Tech&Co. Il anime le podcast Monde Numérique.
Moly Richez est la Co-Fondatrice du studio web Internet 2000, spécialisé en éco-conception.
Tech Hebdo est une émission diffusée chaque jeudi à 19h30 sur Tech & Co, animée par François Sorel et Jérôme Colombain. Une heure d'actu de la tech, de coups de coeur et de produits tech insolites.
Avec François Sorel et Jérome Colombain, qui ont voulu tout savoir sur notre logo.
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