On ne peut plus faire semblant : l’Europe vit sous perfusion technologique, avec une dépendance massive aux US.
Moly Richez, CEO & Co-Fondatrice d’Internet 2000
2 octobre 2025
Nos administrations, nos entreprises, nos écoles — tout le monde travaille avec les mêmes outils américains : Microsoft 365, les clouds des hyperscalers, VMware… Ces services sont devenus indispensables, mais à quel prix ? Des milliards d’euros quittent chaque année l’Europe. Et surtout, notre autonomie s’effrite : un changement de licence, une sanction commerciale, et c’est tout un pan de notre économie qui vacille.
Dans un contexte géopolitique tendu, continuer sur cette voie n’est pas seulement coûteux : c’est dangereux.
Ce n’est pas une utopie de geeks. L’Open Source est déjà partout. Les serveurs web qui font tourner Internet, les bases de données critiques, les briques d’intelligence artificielle les plus avancées : tout cela repose sur du code ouvert.
Sa force repose sur quatre piliers :
Pendant la crise COVID, quand il a fallu déployer de la visioconférence à grande échelle, BigBlueButton a été mis en place en quelques semaines. Aujourd’hui, des solutions comme Proxmox ou XCP-NG remplacent VMware. En Allemagne, openDesk prend la relève de Microsoft 365. Et dans l’IA, la France est en première ligne avec Hugging Face ou Mistral. A notre échelle, pour le sites web nous avons Silex face à Webflow ou Elementor.
Le problème n’est pas l’absence de solutions : elles existent. Le problème, c’est le manque de décision politique. Soutenir les acteurs Open Source européens, les déployer massivement dans le secteur public, en faire un choix par défaut : voilà ce qui peut changer la donne.
L’Open Source, ce n’est pas qu’une alternative technique. C’est une vision du numérique alignée sur nos valeurs démocratiques : ouverture, transparence, coopération. Un modèle qui fait travailler ensemble administrations, PME, grandes entreprises, chercheurs, communautés.
L’autonomie numérique n’est pas un luxe, c’est une condition de survie économique et politique. Si nous voulons garder la main sur nos infrastructures, nos données et nos innovations, nous devons investir dans l’Open Source dès maintenant.
L’Europe ne peut pas se contenter d’être un marché captif. Elle doit redevenir une puissance numérique souveraine.
Avec l’Open Source, nous avons déjà les clés en main. Il est temps d’ouvrir la porte.
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